Ce soir, mes larmes je vous libère après ces longs mois de prison.
Je vous disperserai sur cet oreiller, et je vous raconterai les épisodes manqués dans le noir.
Vous coulerez sans retenue et vous réchaufferez mon visage dans votre glissement.
Je vous conterai mon coeur assourdissant, mon estomac qui se tord, mes mains qui tremblent, mes lèvres frémissantes de colère, mes veines prêtes à s'ouvrir, mon sang qui veut vous accompagner le temps de votre voyage avant de laisser à jamais mon corps étendu et léger.
Ce soir, je vous dirai ma solitude
Mes rêves si faciles, si impossibles
Mon silence qui comprime mon cerveau
Son amour qui me courbe le dos
Son amour caché dans mon ombre indétachableMes mains gercées par son absence
Mon corps clamant son contact
Son incompréhension
L'insécurité
L'insécurité pathologique
La culpabilité gratuite
La culpabilité
La culpabilité
Mes larmes, apprenez ma lâcheté, ma vie incertaine, ma peur de l'oubli, mon angoisse d'être un éternel passé menaçant mon coeur à chaque réveil, m'imposant la patience... en silence.
Ecoutez moi, sachez votre histoire, votre naissance après le big bang émotionnel, la raison de votre emprisonnement et celle de votre libération.
Mes larmes, je ne peux plus vous contenir. Je ne peux plus contenir quoi que ce soit. J'ai besoin du vide, d'insensibilité.
J'ai besoin de dormir, longtemps, très longtemps. De me réveiller et de retrouver un(son) sourire à mon chevet qui m'attend, qui m'embrasse, pour se fixer définitivement sur mes lèvres.
Ce soir, peu importent les mots, je ne veux plus faire attention, je veux juste vous libérer, pour que vous emportiez mes histoires, pour m'offrir la paix. Je suis fatiguée de passer mon temps à combattre le malheur, je veux juste côtoyer le bonheur, simplement.
Coulez à flots avec mes confessions, évaporez-vous et voyagez dans l'atmosphère. Ne me revenez plus, vous n'êtes plus les bienvenues.