lundi, décembre 26, 2005

Voeux d'un troubadour

La nuit fait pleuvoir ses étoiles... Et le vent fige mes pensées et glace mes voeux au point de les fracasser.. Le contact avec le réel les volatilise et je ne peux plus les rattrapper. Pourtant, ce ne sont que des voeux, rien de concret, intouchables, aériens, irréalisés et peut-être même irréalisables... Je ramasse ce qu'il en reste avant l'effritement, je les recompte et je reconstitue ma liste de voeux manquants. ça tombe bien, j'aurai probablement à me défaire de quelques uns.. pour les remplacer par de nouvelles causes vaines et incorrigibles.. Je les compte et les vérifie comme de vieilles pièces en cuivre échappées du tirelire brisé..
Je reconstitue la liste..


J'ai du mal à retrouver la naïveté..

On commence par la voie facile
Famille Santé réussite


Un peu plus compliqué, l'amour.. Je ne m'attarde pas, je rajoute juste la pièce, le Père Noël comprendra..
Gloire et beauté..:) c'était juste pour le dire, inévitables après "amour"

Bon je diverge, revenons à mes "souhaits"..

Que ceux qui m'aiment continuent à le faire, grâce à eux je tiens debout comme l'effet des forces de Van Der Waals
Que ceux qui ne m'aiment pas continuent.. mais loin de moi.. Ou près si ça leur chante, ça leur permettra de ne pas dormir dans mes moments de bonheur et de se poser des questions quant à mes sourires permanents quand tout va mal.

Je rajoute une nouvelle pièce qui n'existait pas auparavant, nouveau besoin apparu chez l'enfant tapi, la sécurité. Elle éliminera mes sensations de cardiaque tous les matins, mes réveils insignifiants en sursaut 4 ou 5 fois, mes angoisses, mes inquiétudes, mes questions qui sonnent et martèlent mon cerveau, mes phobies..

Un autre, l'insouciance, celles des vacances scolaires d'été..
Un autre encore, l'argent.. Pas des liasses et des liasses mais en avoir sur mesure pour moi et assez pour faire plaisir à ceux que j'aime.

Je souhaiterais aussi que la magie existe pour des journées plus longues et un soleil permanent..
Et éliminer les parasites et les futilités des conversations et de ma vie..
Quoi d'autre, être libre, sans boss, et non pour dire ce que je veux parce que c'est déjà fait, je devrais souhaiter la liberté aux refoulés et frustrés de la vérité dans tout domaine et un déboucheur pour récurer les oreilles des pseudo-sourds qui n'entendent que ce qui les arrange, de la résistance à ceux qui se sentent concernés..
Manque le voeu désespéré de la paix, j'hésite.. Bon je le rajoute quand même, pour ma conscience, et puis, qui sait..

Je rajoute encore quelques pièces, je n'ai plus en tête tous mes voeux d'éternelle insatisfaite, je les appellerai mes voeux bonus..

J'entoure mon ruban de satin vert autour du tissu renfermant mes pièces, je l'accroche à ma fenêtre.. A chaque coup de vent, le tintement chantera mes voeux aux étoiles qui filent..

jeudi, décembre 22, 2005

Non vie

Hier soir.. Ma soeur et ma cousine entrain de regarder un film égyptien. Une vieille actrice pleure toutes les larmes de son corps, se frappe le visage, bref vous voyez, un film égyptien quoi! Je demande aux 2 folles dingues qui suivent l'histoire ce qui se passe et elles me répondent: " sa fille a couché avec son copain et la mère vient d'apprendre que la jeune demoiselle n'est plus vierge". Putain se mettre dans un état pareil!!! Je ne dis rien pour autant... La scène m'horripile.. et elle me renvoie vers un fait dont j'ai entendu parler quand j'étais petite.
Il s'agit d'une jeune fille de 18ans qui habitait le quartier de mes grands parents; elle a été violée en rentrant chez elle aux environs de 20h. ça a été le scandale, j'étais jeune et je ne comprenais pas vraiment l'ampleur de la chose. Je voyais surtout que c'est un tabou et qu'on n'en parlait à voix basse autour de moi. Ce que j'avais entendu dire ensuite, c'est que la fille ne sortait plus du tout de chez elle, non parce qu'elle était traumatisée mais parce que sa famille avait honte...
Je ne connais pas la fin de l'histoire et je ne sais pas ce qui m'a pris à me souvenir de ça.. Alors je monte voir ma mère pour lui poser la question et elle me dit: " elle s'est mariée avec un vieil homme de 70 ans, et l'homme en question est décédé 2ans après"..

Subir une agression pareille, porter la culpabilité de l'agresseur toute sa vie , rompre les ponts avec la société pour ne pas assumer la honte, démolir l'épanouissement sexuel pour oublier le corps "handicapé" et finir sa vie en veuve... Tout ça, et pas vraiment à cause du viol mais surtout d'une perte de virginité, une membrane physiquement insignifiante dans le corps. Je pense que si elle avait perdu un rein ou une main, ça aurait été moins grave pour sa famille et son entourage.
J'écris ce post juste parce que je suis dégoûtée et non pour lancer un débat futile et sans issue autour de la virginité ou la fatalité du mariage (c'est une autre paire de manche).
Certains me diraient que les temps changent et que les mentalités évoluent, d'autres me vanteraient les éloges de la virginité et son importance sociale et/ou religieuse. Je ne dirais rien, je suis juste écoeurée.

lundi, décembre 19, 2005

Les 5 chôses

As promised to Nostra afendi...

5 choses que tu aimerais faire avant de mourir:
  • Partir à Madagascar
  • Assurer l'avenir de mes éventuels futurs gosses
  • Etre reconnu professionnellement dans mon domaine
  • Sortir un bouquin
  • Massacrer les chieurs et les lèches culs.

5 choses que tu sais faire:

  • Chanter
  • Bosser
  • Cuisiner
  • sourire
  • écouter


5 choses que tu ne sais pas faire:

  • Manger avec les baguettes chinoises
  • Coudre
  • Bien rouler les "r"
  • Tout ce qui peut être lié à l'électronique
  • Retrouver une chaîne à la télé quand elle disparaît

5 choses qui t'attirent le plus chez le sexe oppposé:

  • L'intelligence
  • L'humour
  • La carrure
  • Le sourire
  • Le style


5 choses que tu dis le plus souvent:

  • c'est grave
  • Putain
  • Ah ouais
  • Merde
  • Fé chier


5 personnalités qui te plaisent :

  • Sean penn
  • Madonna
  • Batman ( mon superhéros préféré)
  • Gad el Maleh
  • Mon boss ( non je plaisante:))

6 personnes que tu aimerais voir répondre à ce questionaire:( je sais qu'il en faut 5 mais moi j'en ai 6):

  • Tom
  • Nothing just illusion
  • Imed (mm si je sais kil aime pas ça)
  • Zizou from Djerba
  • Cobragold
  • Sam

mercredi, décembre 07, 2005

Un bout de matinée "trouble"

Je commence à m'en rendre compte depuis quelques jours.. Je n'ai jamais eu autant de mal à me réveiller. Chaque matin est une souffrance, j'ouvre mes yeux et je commence à me dire que je manque de sommeil, que je n'ai pas du veiller, qu'il fait froid, que de mon petit monde en paix , je vais passer au parcours quotidien du combattant, les lumières, les bruits, la circulation, les gens, le harcèlement au boulot. Puis je me dis, merde! Je vais devenir cardiaque à ce train là. Après mes lamentations ( les mêmes que je me récite tous les matins), commence ma révolte.. qui malheureusement, ou heureusement, reste intérieure.. Non ça ne peut plus durer! Il faut arrêter! c'est quoi cette vie? et c'est quoi ce boulot et ces collègues et ces patrons arrivistes?!!! et cette ambiance de hammam.. La parlotte, la parlotte! il a dit, elle a fait, j'ai vu, on a entendu.. Mais qu'est ce que je fous dans ce système défaillant?

En plus ce froid, ah si je pouvais hiberner!!!! ça me permettrait de gagner une saison par an, je serais tjrs de bonne humeur, je ne connaitrais pas la souffrance du froid des mains et pieds, je n'aurais à me couvrir de 6étages de couvertures (eh oui, c'est vrai) et d'attendre que l'eau chaude arrive (ça dure quelques secondes mais c'est une éternité si on a déjà ôté ses habits) et de grelotter à chaque coup de vent causé par une porte ou une fenêtre ouverte.. Ah, le froid!! Quelle misère!

J'arrête de nourrir ces pensées, je suis bête de ressasser ce même scénario depuis des semaines. Il est 7h30, il faut que je me décide à me lever. Je suis déjà sûre que je vais rater mon métro. J'économise un peu de temps en faisant abstraction du petit-déjeuner et je sors. Taxi, boulot, bonjours, sourires, et voila mon collègue qui fait le chien derrière le boss avec toutes les tactiques de lèche qui existent, et qui n'existent pas d'ailleurs.. Je suis dégoûtée, mais je souris intérieurement et j'essaie de me demander comment il fait pour mettre toute la dignité humaine de côté pour une poignée de pouvoir mêlée d'irrespect.

Bonjour, ma journée vient à peine de commencer..:-)

mercredi, novembre 16, 2005

Red Dancer around the Sun

La natte
Par terre
Emmène la poussière du temps

L'esprit allégé
Aéré par les brises des voiles
Balance
Doucement
Sur des notes incertaines

Un coup

Son pied fracasse le sol
Le réveille de sa torpeur
Les bruits de sa robe rouge
Et la traine balaie le sol
Et ses souvenirs

Un coup

Fait vibrer la tombe des coquelicots
Et les échos étouffés


Coups de talon
Traits immobiles
Aigris par le rôle


Dans sa tête
La douceur la ramène aux nuages qui lui apprendront à voler


Vol dansé
Silhouette rouge autour du soleil
Et les roses sanguinolentes en tombent à chaque claquement de castagnettes


Et elle danse sur ses mots bleus

Ses lettres la grisent
Balancent ses pas
Ses bras


Sa robe se relève, retombe
Et sa traîne ramasse les phrases
Insaisissables comme ses rêves d’illusion


Tours brusques
Gestes en coup de vent
Elle étale l’air à chaque mouvement

Et ventile le soleil asphyxié par sa chaleur orange

S'en approche à l'épouser
à le séduire
à le modeler
à l'affiner
à l'adoucir
Se consumant à chaque tour

Aube
Le soleil apparaît avec son rouge dansant.

mercredi, novembre 02, 2005

Epilogue des songes

Regards
Dans l'oubli
Ton visage est le reflet de mon miroir
Et l'hymne dans mes oreilles
Résonne
Dansant
Flottant sur des mots qui ne sont plus miens

Souffles
Passées sous des roues
Effrités
Annulés

Tes doigts
fantomes sur ma peau
murmurent le songe

Mensonge

Tes mots sur mes lèvres
Brouillon de mes pensées

Tes mots sur des feuilles frissonnantes

Froufrous de draps
Caresses à fleur d'âme

Mes empreintes remplacées
Tes empreintes tatouées

Elle se réveillait
Le regarder et figer le moment dans sa mémoire
Sa terre promise et son pain sans cesse chanté
Elle
Continent
Lui
Ile batarde
Disputée

Dans ma mémoire
Une ombre
Et le linceul d'un moment
Et une terre déchirée
Par des souffles entrecoupées

Etouffement
L'air angoisse
Sans tes lèvres déposées dans ses creux
Brûlant dans le magma des oublis
L'air perdu dans ses spasmes sanglotants
Remue mon âme
Enracinée dans tes mains

De notre marche
Tu t'écartes
prends ton chemin

Devant moi

L'ébauche
Rêves en explosion mousseuse
Je cherche les nôtres
Tu as pris les tiens

Je tourne le dos
Je ferme la porte du prochain songe..

jeudi, octobre 27, 2005

Return??

Pure erreur, mon conscient me dirait.. En stand by depuis des mois, je travaille à oublier, je détourne les douleurs, je les transforme en acharnement et en fatigue. Je suis vidée, à gommer les jours, les traces et les empreintes, je ne fais que survivre. Je ne me pose plus les questions auxquelles je n'ai pas de réponse et que je n'ose pas poser pour ne pas réveiller le mal.
A la chaîne, pas de répit. L'humain est ingrat mais pas le travail. Je deviens "travail" pour oublier mon côté humain en agonie. Des sourires pour masquer mon nouveau moi, insensible.

Détachement de mon petit "club virtuel", j'aurais peut-être perdu mes lecteurs.. Tant pis pour moi.
12h, 13h d'acharnement devant un écran qui devient mon principal interlocuteur, avec un combiné et des histoires à ne plus en finir.. Je fais face à la corruption, à la bêtise, au non sens et à mon épuisement.
Je rentre, et je sélectionne ma chanson du jour, une seule pas plus, je n'aurai pas le temps. J'entre vite dans le monde des rêves, ou plutôt dans celui de la réincarnation de la foule quotidienne.. Statististiques, questionnaires, chiffres, noms, téléphones...
J'essaie de reprendre, je promets de reprendre pour m'y obliger. Certaines choses me manquent. J'ai 24ans depuis 2jours. Etonnant d'avoir la certitude d'avoir tout vécu en 24ans.
Je ne suis pas malheureuse, je ne nage pas dans le bonheur non plus malgré certains bons moments que j'arrive encore à attrapper. Je flotte dans un monde fluide et neutre, un fleuve ou 2 courants s'entremêlent, inutile de bouger ou de se battre, je reste toujours sur place. Faut-il que je change la carte de mon destin pour l'adapter à cette neutralité? Faut il changer mon monde pour continuer à suivre la carte? Prise d'inititiative 0. Je suis trop lâche pour changer le cadre et de toute façon le résultat est loin d'être garanti.
Un bout d'explication d'une absence injustifiée..

mardi, octobre 11, 2005

Post-léthargie

Trébuche sur le terrain glissant
Malgré l'absence des obstacles
Touche les cailloux imaginaires
Les orteils nus en sang


Marche encore vers la lumière

Sombre
Invisible


Touche l'air et embrasse le vent qui sèche les blessures

Imagine son parfum

Bergamote

Oublie les éraflures du temps

L'âme dispersée en grandiose pyramide

Etre pierre
Incassable


Insaisissable
Etre temps


Prend le soleil entre le pouce et l'index
le faire revenir en arrière

Refaire les journées
Refaire la chaleur
Sécher la sueur de la longue marche
Déserrer les poings

S'assoier

Regarder

S'imaginer au bout de la route

Fermer les yeux
Semblant de sourire

jeudi, septembre 29, 2005

Léthargie

Léthargique
Il titube dans le couloir
Cherchant une lumière
translucide
à peine existante
il s'accroche
en l'air
a lui même
apnée vitale
Il rêve pour respirer

Perspective transparente
Il veut l'attrapper dans le vent
Dans une sombre ivresse
Le but est si loin
incertain
Déambule encore
Avant que la machine du temps ne le rattrappe
Décomposé
Masochiste
Mourir debout

mardi, septembre 06, 2005

Ivresse muette

L'esprit tourne à 180°..
Une autre vue de la face du monde et de l'humain.. La lucidité s'effrite, la vision de moins en moins claire. Confusion totale, haine de l'indifférence.

En silence.

Un corps bouillonne .

En silence.

Se Ramasser, Ne rien laisser giser sur le sol, bien retrouver le puzzle.
Ne pas laisser voir.. ou entrevoir.
Parfaite statue mobile. Le sourire est virtuel.
Se noyer dans l'océan, dans le mutisme.

En silence.
Dormir, inhiber le rêve, les images, les pensées, les voix.. Tuer le souvenir. Continuer le sourire.
En silence.

Changer de cap, de face, de vie, s'investir ailleurs. Prendre le temps, cueillir la lumière, toucher le soleil du doigt. Se consumer mais revivre.

En silence.

Arracher la souffrance de l'intérieur. La verser sur une chanson.
Danser et l'écraser du pas de chat. Les pieds tambourinent la terre, la tête dans le ciel, près des astres.
Se saoûler de la mélodie infinie comme la soif. Inassouvie comme le rêve. Tourner et tourner. Centrifugeuse.

En silence.
Dans le vertige, oublier même la musique, continuer les pas sur le tic-tac du coeur réincarné et les tours avec les astres négligés.
Bouger leurs volcans endormis, réveiller leur chaleur.

En silence.

Leur donner un peu de vie
Prendre leurs couleurs. S'enduire de leur peinture et jeter le reste sur la Terre.

jeudi, septembre 01, 2005

Ne plus hésiter
Reposer le regard de l'aigle
Sous la peau
Libérer les ailes emprisonnées
Libérer l'insouciance
Lâcher les mots en flots, en chutes
Laver les fards
Trouer les formes siliconées
Réveiller le peuple impossible
Secouer les cerveaux auto engourdis
Animer les membres
Etre echo de la voix libre
Marre des kamikazes désespérés
De l'amour muet
Des âmes ébréchées

Ma terre
Papillon ivre de ses couleurs
Echappe au feu de justesse
En sort aveugle
Trébuche sans arrêt
Les obstacles lui brisent les ailes

Seule
Je chante, je dors, je dessine une vue de la vie en attendant qu'elle m'ouvre ses fenêtres

Je crois encore aux pouvoirs de la lune coléreuse qui jettera un sort aux brigands et aux malfaiteurs
Le bien le mal l'injuste justice
Les gentils méchants
Les méchants gentils

Je crois en la fée de Cendrillon qui fait du pauvre un prince
La belle au bois dormant qui se réveille à temps pour sauver ce qui reste
Je continue à croire
Je ne suis qu'un enfant
Je ne suis qu'un enfant.

Le Grotesque Sublime: "La Mouche"

Envoûtante chanson du groupe Ginkobiloba qui a choisi de mettre tout son talent et toute son énergie au service d’un métissage afro latino méditerranéen passant aussi par le gospel, le reggae et la chanson française. Des textes émouvants, engagés, pour toucher l’Autre là où l’on se ressemble tous.

J'aimerais être une mouche pour me poser sur ta bouche
Et sans en avoir l'air

Comprendre tes mystères
M'envoler dans tes mots

Et me rouler dans le flot de tes paroles éphémères
J'aimerais être une mouche
Pour survoler ta couche et harceler tes amants qu'ils ne te touchent
Déshabiller ta peau et me rouler sur ton dos
Sans craindre l'imaginaire

J'aimerais être une mouche
Pour boire l'eau de ta douche
Et sentir le parfum de ton corps si farouche
Te surprendre au beau matin sans pareil ni retouche
J'aimerais être une mouche pour survoler ta couche et harceler tes amants qu'ils ne te touchent
Déshabiller ta peau et me rouler sur ton dos
Sans craindre l'imaginaire

J'aimerais être une mouche
Une mouche manouche pour te suivre à la trace
Sans la peur du temps qui passe
Et passer tout mon temps à claquer mes ailes au vent
Et puis s'envoyer en l'air

J'aimerais être une mouche
Une mouche manouche pour te suivre à la trace
Sans la peur du temps qui passe
Et passer tout mon temps
A te murmurer le chant des amours qui nous dépassent

J'aimerais être une mouche pour survoler ta couche et harceler tes amants qu'ils ne te touchent
Déshabiller ta peau et me rouler sur ton dos
Sans craindre l'imaginaire.

samedi, août 13, 2005

En toute innocence

Sur la route de Ben Arous, Début d' après-midi. Une belle voiture passe à coté. Ce qui a attiré mon attention était d'abord la belle bagnole mais ensuite la plaque d'immatriculation: 4 chiffres et les initiales du prénom et du nom de famille du proprio.. je vous laisse deviner.. Tous égaux devant la Loi? Mon Q ouais!!

jeudi, août 04, 2005

Jeu.

De ma fenêtre, je regarde
Les passants
L'air est rare
Comme les humains
Immobiles dans le mouvement

Il est là
A attendre le regard
Emporté par la foule
L'attrapper
Le manger
Pour le garder en lui
Ne pas le laisser s'échapper

Je le lui jette
Mais le reprends vite fait
Je joue
Avec mes regards
En feu
Je triche
Je le torture
Tel un chat

Je le lui jette
Plein d'épines
Regard cactus
Il l'attrappe
Le lâche aussitôt
Et je le reprends

Il aime jouer
Son défi
La vie

Je le lui jette
Tout en feu
Le brûler
Venger l'être meurtri
Par les chasseurs de regards
Il souffre
J'en souris

Il attrappe le sourire
Le colle sur ses lèvres
Me lance son regard.

lundi, août 01, 2005

Indépendance, quand tu nous secoues!

Ici, une fille ne peut quitter le foyer de ses parents que lorsqu'elle se marie.. Je ne le conçois pas. Et si je ne me marie pas? A vie dans le foyer parental? Il est vrai que c'est plus facile, pas de loyer, pas de factures, pas de bouffe à préparer systématiquement.. Mais pour moi c'est vraiment difficile, je m'assume trop pour prévenir à chaque fois que je sors, pour me pointer à l'heure qu'il faut, pour regarder à la télé ce que tout le monde regarde à la maison. Je me dis que je suis comme tout le monde, que toutes les filles tunisiennes sont comme ça alors pourquoi est ce que je veux faire la différence? d'ou me viennent ces idées? Est ce que c'est parce que j'ai commencé à travailler assez tôt dans ma vie? J'ai peut-être un peu trop pris goût pour l'indépendance.. Des propos pareils feraient un scandale dans ma famille, et pas seulement dans la mienne d'ailleurs. Si je me décidais à déménager, j'imagine le pire! Je serais bannie par toute ma famille et puis je donnerais aussi "mauvaise impression" dans notre chère société bourrée de tabous mais ça je m'enfoue un peu quand-même. J'aime ma famille, mais je veux un chez moi sans pour autant me marier. Je ne cherche pas de solutions, y en a peut-être, peut-être pas. C'est pas vraiment un problème actuellement mais ça viendra. Juste une reflexion. "Heureux les simples d'esprit!"

Meet Up IV

Je comptais écrire ma version du meet up IV dès samedi à 7h du mat, heure à laquelle je reprenais le boulot.. Mais bon, si vous connaissiez mon boss et j'espère que vous ne le connaîtriez jamais, vous comprendriez ce retard. Il était là à 6h45!!!! Du coup, j'ai du faire avec!
Commé prévu, c'était sympa puisque ça comblait un peu chez moi le sens de la découverte. De nouvelles têtes, La Guilde et sa charmante femme, Ojja bel Caviar, 7ammadi, l'adorable Infinity, et nouvelle seulement pour moi, vu que c'est mon 2ème meet up, La Bloggeuse.
Les Incontournables manquaient et ça se voyait, à savoir le national Adib, le ténébreux Chikipi :)) et les boudeurs Karim et imed;). Et pour ceux ki boudent pas de comments agressifs sur mon blog pleaaaazzzz!!!:) Et de toute façon j'espère que vous serez là les gars quand on s'invitera chez Adib fi Quelibia! (Adib, Bonne Chance!)
Une nouvelle question dans les présentations proposée par Drako a eu un grand succès: "win toskon enti?":)) Pour les personnes n'ayant pas été présents et qui ne comprennent pas l'intérêt de cette question, c'est normal, ça n'a aucun intérêt!:)

Beaucoup de rires et de sujets sur le tapis comme prévu, de suggestions sympathiques, intéressantes ( demandez à Marwen) ou inintéressantes, d'autres sujets assez épineux comme l'autocensure et ses limites comme ses débuts aussi ( je laisse méditer les uns et les autres...) et les sujets provok de Zizou qui cherche à récolter les comments et qui n'arrêteront pas de choquer la sublime Aquacool!:)

Voila pour ce meet up! En attendant el proximo!

dimanche, juillet 24, 2005

Dialogue sourd

Je lui dis: " Putain réveille toi!"
Et elle répond: "Je suis réveillée"
- Et ce regard?
- Laisse moi tranquille!
- Arrête de penser à ces conneries, tu vaux mieux que ça!
- ça c'est toi qui le dis
- Et je ne suis pas la seule..regarde toi!!
- Je me vois justement, j'essaie mais c'est dans ma tête et ça ne veut pas disparaître.
- C'est quoi ton problème?
- Et toi c'est quoi ton problème?
- Il faut continuer
- Je continue
- Non t'es passive
- Je ne suis pas passive, je suis triste et fatiguée de me battre.
- C'est la vie
- Oui c'est la vie, c'est normal, ça arrive à tout le monde, c'est pas grave... Je sais que la vie est injuste mais je ne savais pas qu'elle pouvait être aussi ingrate.

- Continue ce que tu voulais faire, tu as pris des décisions
- De quelles décisions tu parles? Tout laisser tomber?
- Tu as détruit pour reconstruire
- Et on m'a détruite pour reconstruire ailleurs.
- T'es nulle!
- Je sais, sinon je n'en serais pas là.
- Non t'es nulle parceque tu te laisses faire. Tu ne crois pas au Destin, alors relève toi et fais face au monde.
- Je suis debout
- Ouvre les yeux
- Ils sont ouverts
- Mais tu ne vois rien
- Il n'y a rien à voir
- Mais si!
- Mais non!

- Ton travail
- Et mes études?
- Et alors? Tu as mieux et tu peux faire ta vie autrement et c'est toi qui as choisi. Et c'est un mérite.
- Y a que toi qui le penses
- Non ya pas que moi, mais personne n'ose le dire ou le faire. Tout le monde suit ce petit modèle social.
- Ceux qui le suivent sont tranquils
- Justement, tu choisis le chemin difficile et puis tu prouveras qu'il y a plusieurs chemins pour y arriver et non un seul. Tu as dépassé tout ça, un peu trop tôt peut-être mais c'est tout à fait en ta faveur.
- Je me le demande justement.. A force d'aller contre le courant on finit par se noyer.
- C'est pas ton genre et le regard des autres, tu t'enfoues depuis toujours.
- Je suis fatiguée
- On se fatigue, on se repose et on reprend. C'est humain.
- Humain?
- Oui
- Je ne comprends plus ce mot. Je suis humaine?
- Tu te poses des questions à ce sujet?
- Alors les autres ne le sont pas. Ou c'est moi qui ne le suis pas et ce sont eux qui le sont.
- Mais qu'est ce que tu racontes?
- Je parle en l'air, tu n'es pas obligée de suivre
- Je te suis, je ne te lacherai pas tant que tu ne redeviennes pas celle que tu étais
- Celle que j'étais était ce qu'elle était parce qu'elle avait certaines choses et tout ce qu'elle faisait avait un sens et un but. Le but a disparu, il n'y a plus de sens.
- Tu en auras d'autres
- Mais pas les mêmes

- Tu ne dépends pas de ce que tu as mais de ce que tu es
- J'y crois plus
- J'ai envie de te foutre une baffe
- Vas y, je m'enfoue, ou jette moi un sort si tu veux me rendre service. Ou fais moi revenir un an en arrière, même plus si tu peux. Tu veux m'aider, alors je te donne la solution.
- Tu ne me facilites pas la tâche, accepte mon aide ou demande de l'aide à quelqu'un d'autre. Oublie ta putain de fierté!
- Autant oublier d'autres choses alors
- Qu'est ce tu aimes?
- Qu'est ce que j'aimais plûtot?
- OK, qu'est ce tu aimais?
-Tellement de choses!
- Par exemple?
- Ma terre
- Ta terre?
- Oui, on m'a appris à aimer mon pays, la terre sur laquelle je suis née, même si je n'y ai passé que la moitié de mon existence
- Et qu'est ce qui s'est passé?
- Elle n'a pas su me rendre mon amour.. Elle le rend à ceux qui la saccagent
- Quoi encore?
- C'est pareil pour le reste et je ne veux plus en parler..
Alors j'ai arrêté, non parce qu'elle ne veut plus parler mais c'est moi qui suis fatiguée. Elle m'a démotivée. Elle n'a peut-être pas raison mais elle n'a pas tout à fait tort non plus.J'ai décidé de m'arrêter la, une pause pour trouver d'autres arguments...et de réviser mes convictions.

jeudi, juillet 21, 2005

lundi, juillet 18, 2005

Blouzzzzz

Samedi.. John Lee Hooker Junior à Hammamet. ça valait le détour. Un copain prend les tickets pr tout le monde: 10dt debout. ça m'a fait rire de lire ça sur le ticket. 50dt juste devant hitoire de bien mater le chanteur, 20dt pour être assis de 2 à 10m plus loin et encooore plus loin les 10dt debout et c'est là ou les gens avaient l'air sympa et moins coincé du cul. Et puis de toute façon, on est jeune et c'est le moment ou jamais pour le tmarmid d'autant plus qu'on nous a dit que les barrières finissent par tomber et qu'on passe du coté des 20dt.
Bref, une première partie avec Momo le tunisien, un bonhomme plein de voix et de talent mais il lui manque un ti quelquechose, ché pas...
Arrive le tour de JL Hooker mais les places sont tellement vides et là arrive ce qu'on nous a promis, les CHAISES! Le peuple se mêle à l'élite (même si je pense que le peuble est l'élite). Mais à vrai dire on s'est pas vraiment assis.
L'objet de ce post n'est pas de décrire la voix, l'ambiance, le talent ou la musique. Tout ça est tellement évident, JL Hooker n'a pas besoin de ma promo et je ne ferai pas changer d'avis ceux qui ne sont pas intéressés par le blues. C'est juste que c'était tellement vide que c'est "con", il n'y a pas d'autre mot. Si on avait fait sortir les jeunes des boîtes, ça aurait créé un show d'enfer. Putain les boîtes sont ouvertes tous les soirs et jusqu'au matin et des concerts pareils, c'est tellement rare que ça vaut toujours la peine de faire l'effort de la découverte rien que pour dire par la suite qu'on déteste.
Pour fermer cette petite parenthèse (et puis de toute façon chacun fait ce qu'il veut et chacun tue la culture dans son pays à sa manière..), ce qui est marrant dans ce concert, c'est qu'on dirait que l'avion a déposé le mec sur scène et qu'il n'a rien vu de la Tunisie. Il a passé son temps à répéter: "I'm glad to be here in the mother land of africa: Tunisia!!" Ou encore, "I love Africa, Tunisia I love you, I love the jungle!!" Il se mettait aussi à imiter les lions , les éléphants et même à un moment donné les chiens ou il demandait au public de répéter derrière lui des aboiements. Et tout le public aboyait, j'étais morte de rire! (même si au fond ce n'est pas aussi drôle que ça.. Vous imaginez si c'était à Carthage, tout Carthage qui aboie!) Hassilou le mec se croyait au Kenya!
Outre cette partie ridicule et que mon ironie ne met pas forcément en valeur( ama wallahi JLH junior était de bonne foi), c'était excellent! Autre chose, c'était autre chose.. Et la scène était tellement bien faite, très professionnelle, un décor parfait, la mer derrière, un bâteau. ça devrait susciter la jalousie de Tabarka, qui à mon avis, se repose trop sur sa renommée pour faire ce genre d'efforts de présentation. Ce serait pourtant tellement facile dans une ville aussi belle!! N'est-ce pas?

jeudi, juillet 07, 2005

Tournesol

Confiance
Dans le pas
Ta main
Sur sa nuque
Et tu la fais tourner

Toupie
Déambulant
Dans la rue
Respirant
La musique du vent nocturne

Dans le désert
Elle se prélasse
En silence
Fermant les yeux dévorants

Recommence
Le pas
Ta main dans ses cheveux
Tu la rapproches
Elle t'éloigne
Avec le regard
Sismique

Elle te guide
Etonnante
Du bout des doigts
Elle t'attrappe
T'arrache de ton monde
Te lâche
Le sol te réveille

Tu t'accroches
Au battement de ses cils
Elle s'endort sur ton épaule
Tu te venges

Insécurité
Qui mène la danse
Les pas se lâchent
Frénésie
Les mains ne savent plus qu'effleurer
Danse selon l'humeur du vent
La brise fait tourner les corps
L'un autour de l'autre
Impression de toucher
Sans toucher

Plus que le fil
Entre les regards
Maintient la fusion

Plus qu'un air lointain
Guide des pas
Garde des contacts

Stop
plus un geste

Qui es-tu?

Ignorance
Indifférence

Je tourne le dos

Et je m'en vais.

mardi, juillet 05, 2005

Relais muzik

3an Adib, 3ab Zizou, 3an Subzero:)

Total volume of music files on my computer :
mana3rafch

The last CD I bought was:
ça fait dejà qq tps, c t un mp3 avec l'intégrale de Anouar Braham.

Le titre sur mes platines:

Carole Samaha: je ne sais pas comment s'appelle la chanson, mais elle est en égyptien et elle est au ciné dans le clip)

Six songs I listen to a lot, or that mean a lot to me : (je sais ke la question se pose pour 5 chansons mais moi j'en ai 6 dc je me permets de personnaliser le jeu:))

Tracy Chapman: Subcity_ Crossroads
George Michael: Brother can you spare a dime_ Songs from the last century
Silencio: Buena Vista social Club
Craig David: Spanish
Scorpions: May be I may be You
Connels: 74 75


Je passe le relais à Infinity, brizzz, Karim 2K, Yamen, Marwen bloggin' his life.
@+

lundi, juin 27, 2005

First Meet UpIII

Un petit changement dans le style de mes posts, et c pr la bonne cause!
G l'impression que tout le monde a écrit sur ce meet up sauf ma misérable personne.. et pour cause: Je bosse interminablement!!!!!
Bon revenons à nos moutons, a real pleasure ce meet up.. j'y suis allée au départ sans grande motivation, juste par curiosité. La question que je me posais, c "comment je v les reconnaitre???"je v debarquer comme une fleur pr dévisager les groupes. j'aurais du leur dire que j'aurai une rose dans les cheveux, ou je serai habillée en blanc..:)) bref, le genre de trucs que je ferai jamais!
Heureusement, "Diana Magasine" was here and he saved my life!
Du monde affluait au fur et à mesure, tous le sourire au visage, ça fait plaisir.. Bcp de rires, de sujets sur le tapis, on veut parler de tout, on n'y arrive pas vraiment, le temps passe tellement vite... tout en agitation, tout en bonne humeur, tout en plaisanterie, tout en serieux.. Un grand sens du débat..
Apparemment, du monde est resté jusqu'à 1h du mat!! Rien que pr ça, j'aurais voulu être un mec!:)) pr ki on ne s'inquiète pas quand il tarde et qu'on ne harcèle pas toutes les 15mn pr rentrer! Etre mec aussi pendant le Ramadan serait pas mal, je jouerais aux cartes jusqu'à 3h du mat avec les mecs du quartier et on parlerait de foot, de voitures, de politique.. Mais qu'on ne se meprenne pas, j'aime être fille!!:)
Re Revenons à nos moutons!
Mouse Hunter, blogger anglophile, m'a un peu reproché de pas faire de mon blog un espace ou je raconte un peu mon quotidien comme tout le monde.. ma réponse c'était" je veux provoquer l'imagination". Ceci dit , il a raison, et ce post is probably the first step..
En parlant d'anglophiles, je promets que je v faire des efforts!! Surtout par solidarité féminine avec la seule bloggeuse présente lors du meet up: Aquacool.

Imed moi mm, Chikipi, Drako, Zizou, Subzero,Marwen; tous différents les uns des autres mais communs par cette passion blogosphérik.
ça a été quand même rapide, le débat continuait tout en étant debout mais il fallait se décider et partir tout en pensant au prochain meet up.. J'ai l'impression de décrire une communauté paradisiaque, on n'ira pas jusque là mais c t vraiment sympathique.
Sur ce, gotta go, my lovely boss is calling me! Il aurait une syncope s'il tombait sur moi entrain de blogger en cette heure de pointe de boulot et comme g pas la langue ds la poche, je préfèrerais éviter les situations difficiles..

jeudi, juin 16, 2005

Assymétrie

Rien que le temps
Et l'air
La faim
L'Envie

Dans les creux
Prières aigres
Remontent comme la fumée
Défient la pesanteur

L'Envie
En boucle
Alimente l'ambition
Féconde le rêve

Nomade errante
assoiffée
Tête en haut

Le ciel crachera t-il sa haine mouillée?

Elle

Attend
La bouche ouverte
Récolter les gouttelettes

Survie
Jusqu'à la nuit

Il guette la lune

Elle

lui prêtera ses yeux

Lui

Lui dessinera les dunes rondes

Elle

Voyagera dans les courbes

Pour oublier les formes du corps dévasté
Par l'oubli

Il prendra ses mains
Dans ses rêves
Garder éveillée son Envie

Lui

Ses envies d'ailleurs aériennes

Elle

Son ailleurs dans ses papiers

Et ses rêves coulent de ses yeux ouverts.

jeudi, juin 09, 2005

Ecrire

On dicte
Il écrit
Des phrases de tous genres
Des signes

Il écrit
Le possible
L'impossible
Puisqu'il ne le comprend pas

Il inscrit avec ennui
Machine
Et il conserve
Au fond des yeux
Les lignes

Le scribe reprend l'écriture

Il avait arrêté
Ses mots étaient ingrats
Stériles

Inspiration devenue cactus
Indomptable
Impossible
A approcher
Douloureuse
Déchirée

Reprendre
Dans le vague
A l'aveugle
Subir les dictées pour commencer

Puis attrapper les mots au vol
Et les coller
L'un près de l'autre

Peu importe le sens
Pourvu qu'il continue à graver

Le scribe aimait écrire
Mais la peine du monde lui arrache
Ses pensées
Ses mots
Ses plumes
Son encre

Il ne veut plus ecrire les mots des autres
Il ne veut pas non plus ecrire sa vie
Il veut ecrire d'autres mots
Comprehenibles
Ou incompréhensibles
Des néologismes
Des barbarismes
Peu importe le style
Peu importe la syntaxe

Regarder le ciel et ecrire
Ecrire les taches de sang
Ecrire la liberté
Comme tant d'autres
Mais différemment
Ecrire l'air
Ecrire l'eau
Ecrire la pensée
Tapie
Ecrire les couleurs

Ne plus penser à la haine
Ne plus penser a la peine
Ne plus penser à sa prison
Aux chaînes de son cerveau

Dormir dans ses papiers

Vivre d'encre
Mourir dans ses mots.

mardi, mai 31, 2005

Libération

Tu ne liras jamais ces mots, mais tu les connais déjà même si je ne les ai jamais dits.

La vie est dure, je l'ai toujours su. Moins dure parce que je t'avais, plus dure parce que je ne t'ai plus.
Je vivais, dans l'attente. Le bonheur, je le préparais, en actes et en pensées. Je le vivais dans ma tête et dans mes rêves et dans les mails et dans les coups de fil nocturnes, en attendant que tu sois là.
Je pense que tu ne comprends pas, tu comblais tes vides d'une autre manière, tu les comblais vraiment. Moi je faisais semblant, et ça ne me dérangeait pas pourvu que ça fasse passer le temps.
La, stoïque.


Je ne fais plus rien, mes pensées me dérangent, je les traîne. Les laisser chez toi, c'est ce que je veux. Chasser tout ce temps d'attente de mes souvenirs, te chasser de ma tête. Une cure d'amnésie. Je veux déposer chez toi mes rêves de toi, ma passion pour toi,tes roses et tes cadeaux pour moi, mes cadeaux pour toi. Tuer les preuves. Prends même mon coeur,je n'en veux plus, il ne fera que m'alourdir dans ma route et il n'est pas recyclable.
As tu été faible?
As tu été vrai?
Nos moments ensembles me torturent, les lieux très difficiles à franchir .
Rien à faire, l'impuissance de la distance.
Rien à dire, les mots sont muets.
Rien à penser, les pensées sont interdites.
Continuer en silence. Essayer de reprendre l'écriture, je n'y arrive plus. Alors je commence par me défouler sur les mots. Eux, sont toujours là.
Loin d'être pessimiste, seulement, la peine est grande. Un an à oublier le Moi, à penser à l'Autre. Encore du temps pour réapprendre, pour reprendre le puzzle et le reconstituer dans un nouvel ordre. Banaliser le temps passé. Couper le cordon. Changer de tête, changer les lieux et j'aurais changé mon âme si je le pouvais.
Ne me parle plus de destin, c'est la raison des faibles. C'est l'homme qui fait le choix et non son destin. Ton destin c'est moi et tu en as peur. Et la distance te joue des tours... Et ne me dis pas, "c'est Dieu", Dieu ne veut pas autant de mal à ses sujets. Mais inutile de revenir la-dessus, je veux tourner la page et faire si comme je n'ai rien vécu avec toi. Aller de l'avant et me libérer.

Les gens qui souhaitent le bonheur aux gens qu'ils ont aimé et qu'ils ont perdu m'étonnent. Avec tant de mal, je te souhaite de vivre malheureux sans moi et avec elle. Juste pour savoir la réalité du bonheur. Je ne veux pas te voir sourire. Tes sourires ne sont que pour moi et non pour elle. Je suis malade? Non je ne me voile pas la face et je ne joue pas les martyrs.
Tu m'as demandé si je t'ai maudit, tu dis que tu n'y crois pas mais ta question t'a trahi. Oui, je te maudis tous les jours, tous les soirs. Et même si je te maudis pas, tu seras malheureux. Rien à voir avec l'égo, c'est une réalité.
La vie reprendra, j'ai confiance, aussi dure, plus dure, j'ai encore du souffle pour continuer le chemin, toute seule. Je m'endurcirai moi-même autant qu'elle l'exigera. Et je ne dirai pas "c'est le destin". "Le destin" c'est la raison des faibles.

samedi, mai 07, 2005

Portraits

Ton bonjour
Dans mon oreille endormie
Réveille mes mains qui écrivent sur ton dos.

Graver
Toucher
Je te transmets l’histoire

Apprends la
Pour la réciter sur mon corps

Dans la chaleur du solstice

Comme un papillon
Je cherche
La lumière
Me brûler
Dans les couleurs de tes mots
Sur mon cou.

Plume
Crache
Tâche
Grandis
Disperse toi
Dessine

Mes mains dans tes cheveux
Mes yeux
Dans tes yeux
Tes yeux dans les tiens
Tes mains sous ta tête.

Corps
Rideaux
Murs
Draps
Je t’emprisonne
Dans les tâches

Je continue à nous regarder.

mardi, mai 03, 2005

Contes

L’ange balbutie
Lors de l’apocalypse
Son auréole s’est envolée
Le froid sur sa tête
Des jambes lui ont poussé
A la place des ailes.

Mendiant aveuglé
Par l’ablation de ses mains
En attendant que les ailes arrivent

L’enfant saisit le beignet au vol
Un peu de sucre
Ce qui manque à l’accomplissement de la parole
Et il chante
Les péchés fluides des hommes.

Un spectateur
Et sa main prêtée au mendiant
Il ne lui reste plus que ses joues
Pour applaudir l’hymne de l’enfant

Silence lisse et infini
L’Univers somnole dans son berceau

Le sifflement éjecte les débris

Chaos
Fragments muets
Dans l’expansion sonore

Lueur et ombre se touchent
Ne s’entremêlent pas.

vendredi, avril 29, 2005

Résistance

Tornade de fraîcheur
Dunes déprimées
Secousse
Pour retourner le sable
Aérer les grains.

Le cactus avale vite sa goutte de sueur
Avant l’emportement par le vent
Il sourit de ses épines
Il connaît enfin un autre souffle
Un autre bout d’air.

Soprano
Endurci par la sécheresse
Ténor aride
Dans l’humidité de la foule spectatrice
Peu importe
Tant que la voix existe
Et que le volume persiste.

Ramsès étouffe dans sa tenue
L’inconfort métallique
Au prix de l’Eternité.

Le désert est bleu au reflet du ciel.

dimanche, avril 10, 2005

Glissement

Même ciel, même soleil,
Même air elle respire
Mêmes visages elle voit
Même visage elle se voit.

Ces étoiles
Elles ont filé depuis des milliers d'années
Elles continuent a verser
Leur lumière
Sur l'écran noir de ses yeux.
Interminable tissu noir
Le masque du soleil criblé de trous
À travers lesquels coulent par hasard
Les voeux des spectateurs.

Dans la platitude, elle se fraye un chemin
Glissant dans ce labyrinthe de trous.
Elle aime la fluidité.
Sous ses pieds
Terre rugueuse.
Elle a failli oublier l'effet des surfaces lisses.

Un regard,
Une projection vers le haut
Pour recharger la Mémoire,
Ressusciter les sens morts
D’immobilité.
Et si elle sautait dans les trous?
Engloutissement de l'âme
L’esprit file déjà dans les couloirs
Du corps en ruines
Inhabitées.

Il coule
Recherche d'issue
Sortie par le bout des doigts, des orteils
Rassemblement
Tournoiement
Esprit errant
Momie laissée aux fanatiques
Ame absorbée dans les tunnels fluorescents

En route vers un coma ensoleillé.

vendredi, avril 08, 2005

Répétitions

Miroir
L’eau coule
En vert
Chantant
Le rire végétal
Déchirant
En boucle

Ramasse ta voix
Avant l’écrasement
Les pieds aveugles
Confondent les chansons

Miroir
Le vent brouille les pistes
Trop d’air se dispute
Les nez errants

Encore
Le corps semblable
Rejette les mains
Usantes

mardi, mars 29, 2005

Inachevé

Le regard
Gourmand
Dans les lèvres avides
Baisers du bout des yeux
Du bout du rêve

Matins rouges
Perlants
Seringues d’imagination sonore

Je valse au son de la pluie
Le corps se creuse
Languir au toucher de tes doigts
Plus présents que jamais

Sur ma peau
Ils chuchotent les mouvements
Ils fondent
Coulent en douceur

Caresses volées de la nuit

Flots

Le corps balance
Dans sa folie sa colère son mal
Mal de la distance
Dans laquelle les montagnes fières
Ecrasent la passion

Je murmure mes histoires infinies sur tes lèvres
Dans le souffle
L’envie t’invite


Le feu à la peau

Dans mes rêves
Je te vois mieux
Tu t’approches
Plus près encore
Et encore

A fleur de peau

Je te touche des yeux
Je les ferme
Te garder
Dans le noir

A l’aube
Tes mains se dégagent
Lentement
Dis leur de laisser leurs empreintes
Après goût pour la journée
Ebauche

Prochain songe.

samedi, mars 19, 2005

Scribe

Yeux tombants.
Nez attiré par la pesanteur.
Joues pendouillantes.
Bribes de corps ramassées,
Puzzle malformé.
Seules les oreilles obéissent à l'Impératif.
Tendues,
Debout
Aiguës
Aiguisées
Prédatrices de sons, vampires se nourrissant d'échos et de murmures.
Elles guettent le Silence.
Rassasié, il vomira La Voix.

Tout se joue dans la fidélité. Fidèle à mon visage,à mon image,
à la position, aux mots.

Je gratte avec une rapidité étonnante.
Concentration d'énergie, volonté, pouvoir et force
sur ce fil qui unit mes oreilles à mes doigts.

Visage inanimé, dos droit, jambes croisées

La Statue la plus humaine
L’Humain le plus statique

Je suis toujours entrain d'écrire
En pensant à mon reflet à mes yeux
Fasciné par mon immobilité

Que la dictée dure plus longtemps
Voir à quel point je peux rester
Oublier mes muscles en fusion.

Angoisse de ne plus se lever
Rester indéfiniment cloîtré,emprisonné dans le Corps
Sur le sol de marbre froid
Relique. Symbole de dévouement.

Il faut que je me retienne,
Je vais sourire
Je perdrais le défi contre le Corps
Je m'imagine pierre
Différents visages passent devant moi
Ils me fixent
Ombre de doute dans les yeux
Ils ont presque envie de me toucher
Ils n'osent pas
Moi
Je les regarde
A travers la coque de pierre.


La Voix s'est arrêtée
Elle a coupé le défilé d'images futuristes et mesquines
Mes doigts s'arrêtent
Malgré eux
J'attends encore
Plus rien

Achèvement de l'entrevue
Reconstitution des membres
Les muscles se dissocient,
se frôlent,se reconnaissent

Le retour dans le monde mobile

Dehors,
Le soleil s'est échappé
Le Nil débordant regagne doucement son lit
La Voix a soufflé sur mes mots et a colonisé mes papiers.

mardi, mars 15, 2005

Résonances

Tombent les rideaux
Sur le bois charnel
Entaille dans le nerf

Un coup
Silence
Un coup
Présence
Un coup
Dans la tête
Un coup
Le coucou
Réveille les yeux cousus

Je vibre
Je sonne
Tympanique
La voix
Suspendue
Sur le toit

Le corps perché sur la fenêtre
Ecoute les échos
Espère la brise de son toucher

Je ne parle pas
Insensible aux pulsations
Mes cheveux baignent dans l’air

Je sonne encore
Il secoue la corde
Accrochée à mon cou
Recevoir la mort
Réfléchir la vie
Avec son vide sonore.

Dans l’aquarium aérien
Les bruits se bousculent
Pour étouffer les jours heureux de silence.

A pieds

Garder la même ligne, ne jamais regarder à côté
Les épines mangeraient les yeux
La course est folle
Toujours
Et encore.

Fin de la route
Ton fantôme
Comme le soleil jamais atteint.

Quelques sauts
Saisir des bouts de rêve qui rafraîchissent les jambes

Traverser les champs
Et frôler des pieds les colchiques d’Apollinaire.
M’empoisonner
Lentement
Et avant de m’écrouler
L’écho de ta chanson me ranime
Apporté par l’air que tu souffles sur mon visage.

Reprise
Ne jamais lâcher
Au bois, tu dors depuis des années
« Il est temps ! »
Me dit ton fantôme.

Mes pieds en sang par les épines et les cailloux
J’étale mes tristesses
Pour les écraser avec mes pas plus rapides.

La douleur des chemins torture l’alignement de ma course.

Chaque pas plus pénible encore

Je te réveillerai par mes lèvres
M’aimeras-tu ?

Au-delà de l’horizon
J’espère mon arrivée vers toi
Te murmurer sans fin
Te raconter sans fin
Te sculpter enfin avec mes doigts.

Courir
Et aimer à cette heure
Les minutes du futur inachevé

Bientôt
A jamais
Je détecte ta présence
Dans le brouillard du silence
.