mardi, avril 25, 2006

Touriste dans un pays maghrébin de contrefaçon


Le personnage le plus sympathique pour moi ces jours-ci, Zakaria BOUALEM, un Taher ELFAZAA à la marocaine en version "moins gentille" et plus virulente laissant derrière chaque paragraphe un sourire aussi (ou même plus) persistant..

"Zakaria Boualem découvre la Tunisie, et plus le temps passe, plus il aime son pays.
Nom : Boualem

Prénom : Zakaria
Né en 1976 à Guercif
Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque

Pour les lecteurs irréguliers, rappelons que notre héros se trouve en Tunisie pour des raisons professionnelles. Je tiens à signaler que c'est la dernière fois que j'effectue des rappels à l'attention des lecteurs accidentels. C'est vrai quoi, vous n'avez qu'à acheter TelQuel chaque semaine, ou même en acheter deux, comme ça, Zakaria Boualem, qui est salarié comme sujet permanent peut changer de voiture. En plus, ça évitera d'avoir à rappeler chaque semaine des évidences comme il est Guercifi, il est susceptible, il est de mauvaise foi, il a failli avoir un bon salaire et la coupe du monde 2010 et du coup il est un peu négatif, etc... On gagnerait donc du temps et de l'argent. Et merci. En une semaine de Tunisie intensive, disions-nous, notre homme, Zakaria Boualem est passé par plusieurs phases que lon peut sans la moindre hésitation schématisercomme suit :

Phase 1 : le ravissement. Ca n'a pas duré très longtemps mais il est incontestable qu'en se promenant dans la ville de Tunis, notre homme a été frappé de constater un certain nombre d'éléments qui font la publicité du modèle tunisien. En vrac, les rues sont plus propres, plus mixtes aussi, les voitures sont plus neuves, les mendiants plus discrets, les dragueurs aussi. Les grands taxis tunisiens sont des minibus, ne s'arrêtent qu'aux stations, affichent leur prix et paient l'autoroute. Il faudrait être de mauvaise foi pour le nier : le Tunisien de la rue, globalement, a l'air d'avoir moins de problèmes que son homologue marocain pour achever de payer son crédit haouli 2001, surtout depuis qu'il s'est cumulé avec son frère jumeau haouli 2002 et toute sa descendance (dont je vous laisse deviner les petits noms).

Phase 2 : le malaiseComment vous expliquer ?
ça commence avec des petits détails. Un taximan désagréable, puis deux, puis tous. Le réceptionniste de l'hôtel qui désire savoir exactement ce que vous êtes venu faire en Tunisie. Cette équipe de moustachus costumés qui, dans le hall, vous dévisagent lourdement. Ce type qui surveille l'ascenseur sans jamais répondre aux bonjour des clients. Cette impression très nette que non seulement on vous surveille, mais qu'en plus on veut que vous en soyez conscients. Cette morosité généralisée. Cette presse unanime, monolithique, qui continue encore de refuser de relayer la moindre mauvaise nouvelle si elle concerne un service public. Si Le Matin du Sahara était tunisien, il serait sans doute considéré comme dangereusement subversif, presque punk en fait. Cette difficulté à rencontrer une identité tunisienne véritable. De la musique tunisienne ? Une cuisine locale ? Des vêtements traditionnels ? Rare, très rare. Zakaria Boualem a l'impression de se balader dans un pays maghrébin de contrefaçon.

Phase 3 : l'amour du pays. Plus le temps passe, plus Zakaria Boualem aime son pays. Coincé dans un hôtel furieusement années 80 pompeusement qualifié de 5 étoiles, il déprime en Tunisie. Oui, il y a un bien-être social mais naaaaaaaari, ça donne vraiment pas envie. Ce qui lui semble insupportable, c'est cette théorie qui explique que le bien-être social est justement dû à l'aspect sécuritaire du système. Que tant qu'on bouffe correctement, il faut s'estimer heureux et ne pas trop l'ouvrir. Cest une théorie largement partagée, surtout chez ceux qui n'habitent pas en Tunisie. Pour Zakaria Boualem, le droit d'ouvrir sa gueule est unique et indivisible : il peut être exercé pour manger ou pour grogner après le système. C'est un même bloc. Dans l'avion du retour, Zakaria Boualem se dit qu'il aura bien du mal à convaincre ses potes que le Maroc, côté démocratie, est en avance sur au moins un pays dans le monde. Habitué à gémir, à revendiquer, il n'aurait jamais pensé en arriver à une situation aussi surprenante que celle d'attendre avec impatience de se retrouver face à un douanier marocain."

1ère pensée à la lecture de cet article: C'est plus sympa quand c'est l'autre qui dit fort ce que l'on pense...;-)

vendredi, avril 21, 2006

Pensée

Le mot ne venait plus dans ma tête depuis un long moment, je croyais qu'il était résolu de ne plus venir. Des fois je me retrouve entrain de le dire rien que pour voir si son impact existe toujours mais il coulait transparent entre mes lèvres. Hier je l'ai senti... Il était là, la porte était entrouverte, et il en a profité. Et j'ai failli le dire, naturellement. Mais il arrive trop tard, je n'en veux plus. Dorénavant, il me fait peur.

mardi, avril 11, 2006

Bloggin' is not so good!

Ma boss a découvert mon blog... Je remercie Troubadour pour le côté impersonnel de son blog et de ne pas m'avoir laissé prendre trop d'espace pour m'exprimer... Déjà que ce que j'ai laissé transparaître dans mes posts évoquant mon boulot n'est pas fameux, vu que je me livre à une critique sans retenue. J'ai failli me mettre à expliquer que ce blog me permet d'évacuer ma "schizophrénie", de vomir parfois ma haine et mon dégout pour garder mon sourire quotidien intact; mais je me suis abstenue.. La moindre faute d'expression et je serais passée pour une psychopathe refoulée. Cet incident toucherait-il à la spontanéité de mes écrits? J'ai réfléchi... J'aurais pu et je pourrais être "the first blogger fired from her job because of her blog", dixit Subzero Blue, qui m'encourage vivement à être virée de mon boulot pour être définitivement la plus célèbre de la blogosphère:)) mais ça ne me dit rien, je préfère mon boulot... Changer de blog, non plus... Modérer mes écrits et faire du "politiquement correct", encore moins, ça ne me ressemble pas.
Appuyer sur "reset" et faire comme si de rien n'était, pourquoi pas.. Vu l'impression qu'elle m'a laissé et la discrétion dont elle a fait preuve, je décide de continuer avec mes textes et mes bribes de journées que je balance de temps à autre sur cet écran... Je continue à espérer une chose: que ce blog reste méconnu de certains sinon je serais bien obligée de lui amputer un membre pour éviter que la gangrène atteigne ma carrière, devenue vitale pour mon fonctionnement.


Pour le titre, clin d'oeil à Khan.

vendredi, avril 07, 2006

Lost


Suis-je entrain de sombrer dans l'apesanteur?

En rentrant le soir, je retrouve un bout d'humanité.. Je me regarde dans la glace.. C'est toi? C'est moi? Je me rapproche encore plus du reflet, j'essaie de le reconnaître ou j'essaie de le rendre inconnu s'il ne me plaît pas. J'essaie de retrouver mes repères. Depuis le temps que je les cherche, je ne sais pas si je les ai retrouvés, mais je ne les cherche plus autour de moi, je les cherche dans ce visage qui me regarde. Je fais quelques grimaces.. Tiens! Elle le fait aussi.. Elle commence à m'énerver, je détourne mon regard mais je sens qu'elle a quitté le miroir, je crois qu'elle me possède, elle me fait presque peur.
Si je pouvais, je l'arracherais de moi-même; je la jetterais contre le mur et je la verrais s'envoler en mille morceaux.. Des bouts de verre, impossibles à recontruire. Je ferme les yeux et je les regarde de plus près, je les touche, ils sont sales, tranchants, lourds.. J'ai du sang sur les doigts.. Cette salope, même cassée, elle continue à vouloir me faire mal. Je m'éloigne, j'ai soudain l'angoisse que ces morceaux se rassemblent pour qu'elle réapparaisse.
Coup de balai, je la disperse dans le vent..

Le réel frappe à la porte de mon esprit.. Tu perds du temps à te baigner dans une imagination stérile, me dit-il.

J'ouvre alors les yeux et je prends mes papiers pour la rendre féconde, mais Elle est là à étouffer mon cerveau. Je sens ses mains, elles sont là, elles le couvrent, elles le maîtrisent complètement.

Rester calme, à chaque réflexion, à chaque respiration de mes neurones, elles appuient un peu plus. Je dois donc gérer l'oxygène de mes méninges.

Demain! Mais je me voile la face, je me mens chaque seconde pour ne pas laisser la folie envahir les sens qui ont survécu..
Demain, qu'est ce que j'en sais? Je ne sais même pas comment finirait ma journée, alors que dire de demain?
Demain, serait-il bleu, rose, vert, noir ou transparent?
Demain, ressemblerait-il plus à aujourd'hui ou à son lendemain?
Demain, demain, demain, mais comment font les autres pour planifier une année entière?
365 demains!!!!!
Je suis impuissante... ou folle..

Oui, je sombre dans l'apesanteur..