lundi, janvier 30, 2006

Dark

Sombre comme le fond du puits
Qui susurre son noir
Dans les oreilles des pierres muettes

Le regard dicte ses pensées au miroir
Pour entrevoirle reflet

En face
Un visage criblé d'yeux
Le toucher est glauque
La peau tranpire la haine
Progéniture d'une douleur silencieuse d'impuissance

Le Noir émane de l'intérieur
Hypothermique
Crisse au contact des parois
Cherche la faille
Pour filer
Dans l'obscurité, il se fraye un chemin
Titubant vers la sortie

Dans le reflet, le corps frissonne
Hypothermique, isothermique
Dans les replis d'une canicule humide

A l'intérieur
Le noir s'étale
Diffus

Et il gicle en dehors du corps
Dans une hémorragie orgasmique

Le corps est fontaine
Rugissant de Noir
Total, absolu
Habillant la nudité frileuse
De mots
De caillots de haine
De lames de larmes à en couper la peau

Le Noir se révèle
Somptueuse obscurité
Crachant sa couleur
Envahissant l'espace
Etouffe la transparence
S'étale dans l'infini
Sirote la transparence

A l'intérieur
Le mercure grimpe pendant que le corps continue à vomir sa colère.

jeudi, janvier 19, 2006

Vertige

Telle une enfant
Elle marche
Sur le bord du puits
Bras tendus


Acrobate

Sur le bout des pieds
Elle raconte à l'eau profonde
Le conte de la veille


Rien à se dire
Tout à dire à l'eau


Dans un dialogue mental
Sans prononcer un mot


Déverser les phrases dans les profondeurs

Les pensées
En silence
Sortent par les mains et les pieds
Noircis par les lettres

Engloutis par le trou affamé

Moment d'enfance
Risque innocent
Défier le puits

"Je te donne mes mots, tu me laisses debout"


"Je te livre mes pensées, tu m'offriras le silence "

Somnambule
Elle continue
Le puits a le vertige
Frôle l'ivresse
A saturation


Elle

Elle tourne

Dans un parfait équilibre inconscient
Affole l'eau du puits
Et lui retire son calme cérébral

Elle tourne
En esquissant un sourire paisible
Alors que le puits pleure son eau débordante noircissante sous ses pieds
Nourrissant les champs assoiffés aux alentours.

lundi, janvier 16, 2006

Empreintes d'âge

Elle tend la main et touche les failles sur la face de l'âge
Les rides enveloppent le monde de leurs empreintes
Les rides marquent les vagues de leurs lames
Les vagues grondent de douleur et déversent leur écume sur le bord de la terre et touchent ses pieds compatissants Elle s'accroupit, essaie d'attrapper l'écume de son âge qui défile entre ses doigts. elle porte sa paume à ses lèvres pour goûter à sa vie. Le goût est amer, elle ne le reconnait pas. Une haine passionnée, des fous rires salés et des images acides. Elle attend, l'arrière goût est peut-être sucré.. Rien.. Le bonheur est insipide, pense t-elle..
Elle porte l'eau à ses cheveux pour en laver la blancheur, à son visage assoiffé de douceur et le lisse de ses doigts séchés par le vent ingrat.