mardi, mars 29, 2005

Inachevé

Le regard
Gourmand
Dans les lèvres avides
Baisers du bout des yeux
Du bout du rêve

Matins rouges
Perlants
Seringues d’imagination sonore

Je valse au son de la pluie
Le corps se creuse
Languir au toucher de tes doigts
Plus présents que jamais

Sur ma peau
Ils chuchotent les mouvements
Ils fondent
Coulent en douceur

Caresses volées de la nuit

Flots

Le corps balance
Dans sa folie sa colère son mal
Mal de la distance
Dans laquelle les montagnes fières
Ecrasent la passion

Je murmure mes histoires infinies sur tes lèvres
Dans le souffle
L’envie t’invite


Le feu à la peau

Dans mes rêves
Je te vois mieux
Tu t’approches
Plus près encore
Et encore

A fleur de peau

Je te touche des yeux
Je les ferme
Te garder
Dans le noir

A l’aube
Tes mains se dégagent
Lentement
Dis leur de laisser leurs empreintes
Après goût pour la journée
Ebauche

Prochain songe.

samedi, mars 19, 2005

Scribe

Yeux tombants.
Nez attiré par la pesanteur.
Joues pendouillantes.
Bribes de corps ramassées,
Puzzle malformé.
Seules les oreilles obéissent à l'Impératif.
Tendues,
Debout
Aiguës
Aiguisées
Prédatrices de sons, vampires se nourrissant d'échos et de murmures.
Elles guettent le Silence.
Rassasié, il vomira La Voix.

Tout se joue dans la fidélité. Fidèle à mon visage,à mon image,
à la position, aux mots.

Je gratte avec une rapidité étonnante.
Concentration d'énergie, volonté, pouvoir et force
sur ce fil qui unit mes oreilles à mes doigts.

Visage inanimé, dos droit, jambes croisées

La Statue la plus humaine
L’Humain le plus statique

Je suis toujours entrain d'écrire
En pensant à mon reflet à mes yeux
Fasciné par mon immobilité

Que la dictée dure plus longtemps
Voir à quel point je peux rester
Oublier mes muscles en fusion.

Angoisse de ne plus se lever
Rester indéfiniment cloîtré,emprisonné dans le Corps
Sur le sol de marbre froid
Relique. Symbole de dévouement.

Il faut que je me retienne,
Je vais sourire
Je perdrais le défi contre le Corps
Je m'imagine pierre
Différents visages passent devant moi
Ils me fixent
Ombre de doute dans les yeux
Ils ont presque envie de me toucher
Ils n'osent pas
Moi
Je les regarde
A travers la coque de pierre.


La Voix s'est arrêtée
Elle a coupé le défilé d'images futuristes et mesquines
Mes doigts s'arrêtent
Malgré eux
J'attends encore
Plus rien

Achèvement de l'entrevue
Reconstitution des membres
Les muscles se dissocient,
se frôlent,se reconnaissent

Le retour dans le monde mobile

Dehors,
Le soleil s'est échappé
Le Nil débordant regagne doucement son lit
La Voix a soufflé sur mes mots et a colonisé mes papiers.

mardi, mars 15, 2005

Résonances

Tombent les rideaux
Sur le bois charnel
Entaille dans le nerf

Un coup
Silence
Un coup
Présence
Un coup
Dans la tête
Un coup
Le coucou
Réveille les yeux cousus

Je vibre
Je sonne
Tympanique
La voix
Suspendue
Sur le toit

Le corps perché sur la fenêtre
Ecoute les échos
Espère la brise de son toucher

Je ne parle pas
Insensible aux pulsations
Mes cheveux baignent dans l’air

Je sonne encore
Il secoue la corde
Accrochée à mon cou
Recevoir la mort
Réfléchir la vie
Avec son vide sonore.

Dans l’aquarium aérien
Les bruits se bousculent
Pour étouffer les jours heureux de silence.

A pieds

Garder la même ligne, ne jamais regarder à côté
Les épines mangeraient les yeux
La course est folle
Toujours
Et encore.

Fin de la route
Ton fantôme
Comme le soleil jamais atteint.

Quelques sauts
Saisir des bouts de rêve qui rafraîchissent les jambes

Traverser les champs
Et frôler des pieds les colchiques d’Apollinaire.
M’empoisonner
Lentement
Et avant de m’écrouler
L’écho de ta chanson me ranime
Apporté par l’air que tu souffles sur mon visage.

Reprise
Ne jamais lâcher
Au bois, tu dors depuis des années
« Il est temps ! »
Me dit ton fantôme.

Mes pieds en sang par les épines et les cailloux
J’étale mes tristesses
Pour les écraser avec mes pas plus rapides.

La douleur des chemins torture l’alignement de ma course.

Chaque pas plus pénible encore

Je te réveillerai par mes lèvres
M’aimeras-tu ?

Au-delà de l’horizon
J’espère mon arrivée vers toi
Te murmurer sans fin
Te raconter sans fin
Te sculpter enfin avec mes doigts.

Courir
Et aimer à cette heure
Les minutes du futur inachevé

Bientôt
A jamais
Je détecte ta présence
Dans le brouillard du silence
.