vendredi, octobre 19, 2007

Offrande_ Double temps

Je n'aime pas attendre...
Le silence des grains du sablier m'insupporte
Alors je me demande pourquoi patienter tant d'années si le résultat est le même.
Préparer l'After? Ou le souvenir que l'on doit laisser chez les vivants -qui me suivront- , graver son nom dans une Mémoire collective?
Il s'agit peut-être d'un séjour offert, à optimiser, à customiser...

Je trie dans les options
J'ai bien le droit de savoir, non?

Moi... Et l'Autre... Qui aurait pu être moi... Qui aurait pu être l'Autre... En moi
Je subis

Je fixe les couleurs pour en imbiber mes souvenirs
Elles seront peut-être délavées par la pluie avant que j'en détourne le regard

Alors je vais m'endormir et laisser nus mes poignets
Pour agrandir tes rêves et rétrécir les miens

Je t'offre mon attente qu'étouffe mon impatience

Découvre ta vie dans le vert de mes veines

Passe tes mains sur tes joues pour garder l'empreinte de mon Rouge

Mélange tes grains aux miens pour tromper le temps.

dimanche, septembre 02, 2007

Magma

Convulsions
Filles de son absence

Volcans de mes nerfs

Les laves électriques tétanisent ma pensée

zOOm

Passage au crible

Capturer ses empreintes



Contorsions dans l'imagination
Pour cacher l'handicap

Je bafouille et lâche les mots des autres en attendant le dégel de ma voix
Opprimée par la malédiction de l'incompréhension sorcière

Je programme la mimique sereine
Et de l'intérieur du coprs , les convulsions réveillent le magma

Le rouge gicle et couvre le deuil d'espoir.

mardi, juillet 31, 2007

Recherche dans les regards
Fouillés un par un
De fond en comble
Tous les tiroirs
De la mémoire de l'oeil
Dans les débris des images cassées

La fin est certaine

Recherche des signes
A collecter dans une sacoche
A disperser sur la route
Pour retrouver le chemin du retour

Quand la fin sera atteinte

Recherche des raccourcis
Abréger la longueur des larmes
Désespérées de la difficulté du parcours
Respirer doucement
Inutile de s'essoufler

Puisque la fin est certaine

Bercer le coeur
Pour calmer ses battements
Cavalant à toute allure
Le tenir et l'arracher des mains de l'angoisse
le replacer tout doucement en lui contant son histoire préférée
Lui faire oublier ses plaies ouvertes par les épines de la fin
Le laisser renaître

Ou

L'Immortalité

dimanche, juillet 22, 2007

(In)conscient


Si le regret frappe à ma porte, dites-lui d'attendre dehors, que je m'apprête à le recevoir.

vendredi, juillet 13, 2007

Débordement

Ce soir, mes larmes je vous libère après ces longs mois de prison.

Je vous disperserai sur cet oreiller, et je vous raconterai les épisodes manqués dans le noir.

Vous coulerez sans retenue et vous réchaufferez mon visage dans votre glissement.

Je vous conterai mon coeur assourdissant, mon estomac qui se tord, mes mains qui tremblent, mes lèvres frémissantes de colère, mes veines prêtes à s'ouvrir, mon sang qui veut vous accompagner le temps de votre voyage avant de laisser à jamais mon corps étendu et léger.

Ce soir, je vous dirai ma solitude
Mes rêves si faciles, si impossibles
Mon silence qui comprime mon cerveau
Son amour qui me courbe le dos
Son amour caché dans mon ombre indétachable
Mes mains gercées par son absence
Mon corps clamant son contact
Son incompréhension
L'insécurité
L'insécurité pathologique
La culpabilité gratuite
La culpabilité
La culpabilité

Mes larmes, apprenez ma lâcheté, ma vie incertaine, ma peur de l'oubli, mon angoisse d'être un éternel passé menaçant mon coeur à chaque réveil, m'imposant la patience... en silence.

Ecoutez moi, sachez votre histoire, votre naissance après le big bang émotionnel, la raison de votre emprisonnement et celle de votre libération.

Mes larmes, je ne peux plus vous contenir. Je ne peux plus contenir quoi que ce soit. J'ai besoin du vide, d'insensibilité.

J'ai besoin de dormir, longtemps, très longtemps. De me réveiller et de retrouver un(son) sourire à mon chevet qui m'attend, qui m'embrasse, pour se fixer définitivement sur mes lèvres.

Ce soir, peu importent les mots, je ne veux plus faire attention, je veux juste vous libérer, pour que vous emportiez mes histoires, pour m'offrir la paix. Je suis fatiguée de passer mon temps à combattre le malheur, je veux juste côtoyer le bonheur, simplement.

Coulez à flots avec mes confessions, évaporez-vous et voyagez dans l'atmosphère. Ne me revenez plus, vous n'êtes plus les bienvenues.

mercredi, juillet 11, 2007

Troc


Si je pouvais échanger mon âme avec ce passant...



Mon âme qui te guette contre le sommeil serein

Reconnaitrais-tu le verso de mon visage?

Continuerais-tu à fouetter le versant de mon dos, à me marquer de l'intérieur?


Verrais-tu mon âme filer de mes yeux avant d'être remplacée par l'autre?

La suivrais-tu?
La récupèrerais-tu?
La garderais-tu chaudement dans tes bras avant de me la rendre?
Me la rendrais-tu?

Penserais-tu à échanger ton âme contre la mienne pour que l'on se reconnaisse ou que l'on aille?
Avant qu'un autre échange ait lieu?
Tant que c'est encore possible de se reconnaître...

Y penses-tu?

mercredi, juin 27, 2007

VocalYse


Obéis à mes paroles
Et touche le son de ma voix
Parcours-le du bout des doigts
Du bout des ongles
A la faire frissonner

Joue

Attrappe près de mon larynx mes cordes vocales
Serre les

Accroche-toi

Ma chanson va t'emporter au gré de ses notes

Caresse le vent de quelques pas de danse
Et laisse tes synapses s'engourdir

Accroche-toi
Et
continue
à
glisser

Il t'arriverait malheur de lâcher aussi tôt

Je te vois en transe
Yeux mis clos
Enivré par les accords

Ma complainte commence

Je la disperse comme une rumeur obsédante dans tes oreilles inconscientes
En bruit de fond

Je la murmure tout doucement en accompagnant la chanson de mon coeur saignant depuis mes cordes vocales

Ma voix suinte
Larmes de douleur
Sueur du solstice

Le volume baisse
Et les aigües ne sont plus audibles
Le timbre de ma voix ressemble désormais à un souvenir appelé du fond d'un puits

Ne t'accroche plus... Ma complainte doit toucher à sa fin.

mardi, juin 12, 2007

S/He

Son cœur plein à craquer

La phobie du vide le remplit à l’étirer

Pour le remplir encore

Il a mal

Et Elle lutte

Elle emprunte des forces aux objets, au néant, aux exemples, aux livres, aux discours, aux personnages

Elle arrache l’oxygène aux arbres

Il regarde le ciel, la bouche grande ouverte

Il attend son rendez-vous avec la pluie

Elle imite le sourire des gens heureux pour cacher le rictus de la douleur

Le décolle de ses lèvres et le fixe sur la bouche de l’autre

Qui lutte

Pour exister un jour de plus

En attendant que le sourire qu’Elle imite finisse par lui appartenir

Pour inspirer du vert

Et expirer le mal

Elle lutte

Contre les fils qui s’emmêlent autour de son cerveau

Il lutte

Pour que son regard continue à veiller sur Elle

Une minute de plus

Pour la minute d’après

Ils s'envoient leurs dernières pensées

Avant qu’elles ne soient ensevelies

Avant qu’elles ne deviennent cendre

jeudi, mai 10, 2007

Instinct de survie


J'ai peur de mourir
J'ai peur d'une déshydratation mentale
J'ai peur du vide

Et si l'encre devenait rare?
Et si les arbres refusaient de me fournir de quoi écrire?
Et si vous hantiez mon cerveau?
Et si vous étouffiez mes images?
Et si vous bloquiez mes pensées?

Et si vous décidiez de nouer ma langue?
Que je ne puisse même plus dicter mes paroles

Et si vous faisiez de moi un nègre?
Ou un scribe?
Que je n'écrive plus que ce que me dicteraient vos volontés?

Dictée sur dictée
Diktat sur mon esprit
Sur un fond de tic tac hypnotique

Je me couperais les doigts
Autant de doigts qu'il en faudrait

Je laisserais à mon sang la liberté de gicler sur les terres et sur les murs
D'écrire ce bon lui semblerait sur vos visages et vos corps
Il arrosera votre arrogance
Il tatouera vos rondeurs de marques irréversibles

Je me séparerai de mon esprit
Je le soufflerai dans un creux d'arbre
Il se nourrira de sève et de liberté
Sous le regard de vos griffes impuissantes

Mon plan est tracé
Je n'ai plus peur de mourir
Mon esprit est là
Peu importe le corps qu'il possède
Il saura fuir les dictées et fredonner ses propres refrains

Si vous êtes là
Attention à vos corps et ses orifices
Mon esprit rôde dans les parages...

lundi, avril 23, 2007

Message crypté

J'aimerais écrire jusqu'au sang
Parler jusqu'au dessèchement

Te dire..
te dire que...
Et que
Mais aussi que

Tu vois?
Je ne pourrais être plus claire
Plus lisible
Plus explicite

Je ne pourrai que répéter, répéter et répéter
Jusqu'à l'accablement

J'ai choisi mes mots, je les ai déversés et je n'en possède pas d'autres

Mes mots sont les meilleurs
Les reformulations seraient inutiles

Mes mots sont vrais, authentiques, originaux

Mes mots sont faciles, lisibles, compréhensibles

Mon encre est précieuse, indélébile

Ma voix
Je l'ai rincée et rincée, à la purifier
Ma voix est claire
Et mes mots sont fluides

M'entends-tu?
Me lis-tu?

As-tu compris que
Que
Et que
Mais aussi que

Dis moi que tu as compris
J'ai écrit à saigner

Ce serait trop dommage
Autant de feuilles ensanglantées
De salive évaporée
Et de mots incompris

Et je ne peux pas jeter ces piles de papiers noircis
Et je ne peux plus faire taire l'écho de ma voix résonnant dans ma tête

Je ne peux que répéter
Répéter
Répéter
Jusqu'au harcèlement

mercredi, avril 11, 2007

Lettre à Soleil


De ma fenêtre, il fait toujours gris

Et dans ma chambre, le froid pénètre les os

Tu comprends maintenant pourquoi je n'y entre que pour dormir

Dans ma chambre, le soleil ne passe jamais

Ou peut-être se cache t-il de ma vue
Ou peut-être profite t-il de mon absence pour passer sans laisser d'empreintes

J'ai essayé de le guetter, tu sais
Mais je crois qu'il a découvert mon plan
Je me suis cachée dans le placard et j'ai regardé à travers une petite fente

J'ai attendu
Attendu
Attendu
Mais il n'est pas passé

Peut-être ne m'aime t-il pas
Qu'as tu pu lui dire à mon sujet pour qu'il me haïsse autant?

Ou peut-être n'est il pas au courant de mon existence

Dois-je crier?
Dois je l'appeler
Ou dois je chuchoter tout doucement son nom et lui dire que je suis là
Que je l'attends
Depuis des années
Que je ne suis pas mauvaise
Que je ne demande pas l'exclusivité
Que je l'attends
Pour me chatouiller les yeux de ses rayons à l'heure du réveil
Pour m'effleurer de sa chaleur
Que je l'attends
pour un reflet de lumière dans mon sourire

Peut-être devrais-je lui écrire...
Oui sûrement!

Monsieur Soleil,

Non
et si c'était Madame Soleil?

Allons pour "Soleil" tout court

Soleil, Je t'attends tous les matins près de ma fenêtre. Mais je me réveille sur ce gris macabre qui peint ces horribles cernes sous mes yeux. Veux-tu faire un tour par ici? Je te laisse mon adresse. N'oublie pas quelques rayons et une vague de chaleur.

Ridicule, n'est ce pas?
J'ai essayé d'éviter ton sourire moqueur mais je le vois malgré tes efforts pour le dissimuler.

Je sais qu'il ne lira probablement jamais cette lettre, le vent en fera son cerf-volant sans fil

Je l'envoie tout de même... Qui sait!
En attendant
Fais de ma vitre ta toile
Dessine moi un soleil
Enorme
Doré
Rond
Plein
Brûlant
N'oublie pas le contour orange ruisselant de lumière
Et les rayons
Laisse les déborder sur les murs

Je veux raconter à mes amis mon bonheur
Leur expliquer ma couleur
Et leur dire:

De ma fenêtre, il ne fait jamais gris
Et dans ma chambre, la lumière transperce les corps

Dans l'espoir que Soleil reçoive un jour mon courrier

lundi, avril 02, 2007

Tapis rouge

Mon sang
Mes larmes
Et ma Terre

Ma Terre
Imbibée de ton sang
Que tu me laisses écraser de mes pas pressés

Ton sang que j'effleure à peine de mes semelles marquées
Mes pas qui touchent à peine le sol

Tu vois, je fais ce que je peux pour laisser ton sang intact

Même si la Terre assoiffée est impitoyable
Même si ton assassin s'en moque
Même si les autres t'ont déjà oublié

Mes larmes
Qui tracent leur chemin sur mon visage pour aboutir sur mes lèvres
Mes larmes
Recyclables

Mes larmes pleuvent
Sous des yeux qui pleurent ton sang et le mien

Mon sang
Qui attend d'accomplir sa destinée
Sur ma Terre ingrate

Ma Terre
Venge l'oubli par l'oubli
La sécheresse par le sang
La peine par les larmes

Tes larmes
Que tu m'as léguées avant de partir
Désormais m'appartiennent
Diluées dans les miennes

Et je continue notre chemin en abreuvant notre Terre de nos fluides mélangés.

mercredi, mars 28, 2007

Albinos


Blanc

Blanc
Epais
Opaque
Frigide
Rigide

Blanc albinos

Blanc
Sur des couches de blanc noirci par des mains souillées

Du blanc jusque la nausée
Du blanc puant l'eau de javel

Du blanc lavé aux powerballs bleus
Adouci au rose
Pour un blanc encore plus dégoulinant

Du blanc à vendre, du blanc à racheter, pour se racheter
Du blanc publicitaire
Achetez du blanc, mangez blanc, portez du blanc, blanchissez vos murs et votre intérieur

Poudrez les visages, grosses poupées de cire
Macérez vos peaux dans la blancheur fluide et ivoirienne
Blêmissez encore et encore jusqu'à obtenir le teint blafard jamais désiré

Débarrassez-vous de vos couleurs maudites
Jetez-les dans un un même sceau et mixez-les

Pour un blanc racoleur
Pour des rubans opalins momifiant vos corps laiteux

Je vous laisse jouir dans la lactescence bénite
Dans le tunnel aboutissant à la lumière
Et je regagne ma cachette jouer avec les djinns colorés.

jeudi, mars 15, 2007

Blogoversaire II

2ans!
2ans que ce blog existe

2ans déjà...
Des images sous forme de mots qui défilent sur un écran

2ans d'incompréhension :)
J'ai pourtant essayé, je vous le jure!

Troubadour: De l'écriture parsemée de découragement face à des yeux qui rétrécissent d'incompréhension en lisant ses textes

J'ai pourtant essayé, vous savez?

Et désespérement, j'ai essayé de vous dire que je ne vous impose aucune "vérité" à travers mes mots. Je vous les ai offerts pour que vous en fassiez vos propres histoires. Je vous donne à chaque fois des mots flexibles extensibles et des images aux formes et aux couleurs changeantes selon vos volontés...
Tel fut mon désir et je sais qu'il est loin d'avoir été réalisé...

Et franchement, je ne peux plus vous promettre de faire des efforts :-)
Et peut-être même que j'en serai encore au même quota d'incompréhension dans encore un an si ce blog existera encore...

Anyway, continuez à passer, à lire, à imaginer ou ne pas imaginer, à ne pas comprendre et l'exprimer ou tout simplement à fuir cet espace psychotique.
Vous avez le droit de faire du bruit, vous avez le droit de garder le silence. Mais sachez que rien de ce que vous direz ici ne sera retenu contre vous.

Pour finir, Merci! Avous qui aimez ce blog, vous qui le détestez ou vous qui y êtes indifférents :-)

jeudi, mars 01, 2007

Délire des Grands


Je veux survivre à travers les temps... et à travers Vous.

Mon esprit à nu, je le ferai valser sur le rythme de vos hésitations

Je vous nourrirai de ma peur, je vous gaverai avec vigueur et haine et vous fertiliserez de vos excréments une planète tremblotante et frissonnante de terreur, vous courberez le dos sous ce ciel trop bas jusqu'à vous en délecter.

Vous m'offrirez votre courage encore vierge enfoui dans vos coeurs flétris, et vous me remercierez de vous avoir ôté un poids inutile à votre existence


Je m'injecterai votre jeunesse dans les plis de mon âme et j'aspirerai la lumière de vos regards qui crèveront d'ennui et de sécheresse


Je vous débarrasserai de votre excès de neurones et libèrerai vos cerveaux de la torture de la reflexion inutile


L'hiver venu, vous réchaufferez mon vent de vos corps frigides et effrités
J'userai de votre soumission, de votre silence pour faire résonner ma voix dans l'Univers

Offrez-moi vos corps! Je les empilerai et en ferai mes marches vers les cieux

Vos progénitures seront mes soldats pour la reconstruction de mon monde et la destruction du vôtre.


Vous déposerez vos sorts entre mes mains et me demanderez d'en user à ma guise.


Vous serez tous unis et solidaires pour l'unique cause de votre existence:
Ma survie éternelle.

Les vivants , les morts, le vent, le TEMPS... Rien ne m'atteindra! TOUT me sera accessible, TOUT sera à ma merci!

Vous êtes encore là! Qu'attendez-vous? Exécutez! Exécutez! Et accélérez mon ascension vers l'Eternité!


Et toi mon âme! Danse! Danse!
Ecrase de tes pas ta misère et ton passé humain! Laisse-toi emporter hors du temps et des dimensions, va vers ton trône et exerce ta majesté! Danse mon âme! Et gronde ton bonheur dans cet espace céleste! Crie ta liberté et ta grandeur car désormais, TOUT t'est permis!

lundi, février 26, 2007

Amnésie

Etouffer de ma main la bouche de la nuit
Les lèvres qui susurrent les cauchemars dans les oreilles de mon sommeil désormais contaminé
Par la puanteur coupable d'horreurs

Pour finir la route debout,
J'ai amputé un lobe de ma conscience et l'ai jeté aux crocs du chien
Qui t'a vomi de ses entrailles dès la déglutition

Je le regarde et je laisse ma bouche esquisser le sourire de la libération

Je te croise, indifférente

It's not ignorance game, I just don't know you

Je te permets de feuilleter les pages de mon cerveau et de ma mémoire

Inutile de chercher

tu coules entre les crocs du chien.

mercredi, janvier 17, 2007

La lutte

Elle m'énerve... Ce sourire qui ne la quitte jamais, cette vie qui se dégage de sa présence. Cette présence presqu'agressive, imposante. Sa voix, solide, ferme, sûre, tranchante. Je la regarde, et je la hais; dans chacun de ses gestes et de ses regards, dans chaque pensée qu'elle exprime ou qui passe simplement par son esprit. Ma haine est sans limite, elle recouvre son être, son corps, son âme, son environnement.
Je la hais... à la tuer.

Recroquevillée dans mon coin, je ne pouvais bouger, elle m'avait ligotée et jetée dans les profondeurs pour étouffer ma voix et immobiliser mes gestes. Elle cache mon existence, elle l'avait d'ailleurs oubliée. Et, je l'avais aidée. Je la subissais en silence parce que je pensais qu'elle était meilleure, que c'était celle qui méritait d'exister et que mon destin était de flotter dans cet univers amniotique de l'absence. Je ne me manifestais pas, j'avais peur de la détruire et de me détruire par conséquent. Je la laissais vivre, et je me laissais dormir dans les bois inaccessibles.
Elle me maîtrisait, et maîtrisait tout son environnement, prenait des décisions, faisait des choix. Elle était claire logique impartiale.

Et le séisme fut.

D'abord des petites secousses qui me réveillèrent à peine, je reprenais mon sommeil aussitôt sans me poser de questions, je languissais dans la chaleur de la peur.
Puis vint une vague terrible, des voix stridentes qui m'obligèrent à ouvrir les yeux. Et je pris conscience du noir que j'habitais et qui m'avait pénétrée jusqu'aux os.
Je commençai alors à me débattre, puis à me battre.

Elle... n'avait rien vu venir. Elle continuait paisiblement sa petite vie contrôlée jusqu'aux petits détails, elle dépassait les obstacles et y voyait même des qualités qui la poussaient vers l'avant.
Les changements commencèrent, d'abord imperceptibles, puis de plus en plus présents. J'avais élaboré avec minutie ma stratégie de conquête. L'objectif était de la contrôler, puis de l'anéantir. Peu importe le prix à payer, j'avais même mis mon existence dans la balance.

Elle finit par me voir, me reconnaître. mais il était trop tard. Je m'étais déjà libérée de mes liens et j'avais lavé le noir qui me recouvrait et dont j'étais imprégnée.

La lutte est dure mais le temps de l'absence m'avait donné des forces vierges. Ses forces à elle sont usées et juste assez entretenues pour vaincre la répétitivité du quotidien.

Je m'amuse à la surprendre, à la trahir, à l'ébranler dans ses certitudes les plus ancrées. Je l'éloigne de son monde et je dégoûte celui-ci d'elle. Et je l'attire vers les profondeurs tout doucement.

Bientôt, je l'achève.
Et moi, si j'en sors indemne, je prendrai sa place.

lundi, janvier 15, 2007

Mots

Je fais le tri dans le tiroir de mes mots. Je jette les usés, les décolorés, les répétitifs... Ceux qui ont perdu leur odeur, leur goût... Les rayés, les raturés, les trop noirs, les trop roses, les compliqués, les trop simples.. Les gros mots, les indécents, les inconvenants, les blessants.
Je regarde ce qui me reste pour meubler mes papiers.
Je renverse dans mon tiroir le contenu de la corbeille.

mardi, janvier 02, 2007

Tu t'arrêtes un peu. Ce n'est pas la fatigue qui te gêne même si tu as longuement marché. Tu veux juste regarder ou t'ont mené les vagues du quotidien. Tu recules un peu pour que le champ de vision s'agrandisse mais tu reviens aussitôt à ta place en faisant mine de n'avoir rien vu. Et tu continues ta marche solitaire.

Tu t'arrêtes un peu. Ce n'est pas la fatigue qui te gêne même si tu as longuement marché. Tu veux juste regarder ou t'ont mené les vagues du quotidien. Tu recules un peu pour que le champ de vision s'agrandisse et tu dis: "what a mess!" Et tu ne veux plus continuer.

Tu t'arrêtes un peu. Ce n'est pas la fatigue qui te gêne même si tu as longuement marché. Tu veux juste regarder ou t'ont mené les vagues du quotidien. Tu recules un peu pour que le champ de vision s'agrandisse et tu rebrousses chemin pour choisir une autre direction de départ.

Tu as longuement marché. Avoue que tu es fatigué! Inutile de t'arrêter, tu ne perdras que plus de temps à contempler le gâchis... Tu vas continuer, tu atterriras forcément quelque part.